Compliqué, le montage vidéo?
Pas tant que ça et il apportera un intérêt bien plus grand à vos souvenirs filmés qu'à des vidéos brutes de décoffrage. Cependant vous y passerez pas mal de temps, plus ou moins selon la durée de votre projet et le niveau de perfectionnement que vous y apporterez.
Exercez-vous d'abord avec des projets de courtes durées pas trop élaborés afin de vous familiariser avec les fonctions de bases. N'hésitez pas à pratiquer le plus souvent possible pour que les gestes deviennent des automatismes. Vous découvrirez les fonctions de votre logiciel au fil de la pratique, il faut du temps et de la persévérance.
Important : La vidéo nécessite un ordinateur puissant, vérifiez donc si la configuration de votre ordinateur répond bien à celle requise par le logiciel que vous envisagez utiliser. N'hésitez pas à choisir une configuration supérieure car les images "prennent du poids" au fur et à mesure que la technologie évolue. Faute de quoi votre ordinateur risquera de "ramer" et même de planter fréquemment. Les appareils de prises de vues modernes (caméras, téléphones, appareils à photos) produisent des images bourrées de pixels donc elles sont louuuurdes, trèèèès lourdes. C'est la course aux pixels, de 0.5 méga au début du numérique on est maintenant à 8 méga (4 K) c'est à dire 4 fois plus que le Full HD. Si en plus vous filmez en 50 fps (frames per second c'est à dire, images par seconde), ça double le poids et là, bonjour la lenteur et la saturation de la RAM.
Configuration minimale conseillée ( pour le full HD) :
- 8 Go de Ram mini
- un processeur 4 cœurs (Intel i5 ou AMD Ryzen 5)
- un disque dur de 500 Go ou 1 To (7200 tours minimum)
- une carte graphique dédiée avec 2 Go
L'interface, c'est à dire la présentation du logiciel quel que soit la marque, se compose à peu près de la même façon. On y trouve un écran de contrôle, des pistes vidéo sur lesquelles on déposera les séquences vidéo et les photos, des pistes audio sur lesquelles on placera la musique et les commentaires. Il comporte également toute une gamme outils pour l'habillage du film.
Interface du logiciel Premiere Element version 12 de chez Adobe.
LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DU MONTAGE
Elles se déclinent généralement en 3 étapes principales :
Appelée aussi acquisition ou capture, l'importation consiste à charger les séquences (les rushes en anglais), les photos et les fichiers audio dans un endroit dédié du logiciel. Elles serviront au montage du film.
La phase la plus longue. C'est l'assemblage de tous les éléments (séquences vidéo, photos, musique, commentaires) et les différents effets proposés par le logiciel qui vont constituer votre film.
Appelée aussi Création, cette dernière étape vous permettra d'enregistrer, sur disque DVD, de clé USB ou sur disque dur (externe de préférence) sous forme de fichier MP4, votre projet pour le visionner sur grand écran (télé ou vidéo projecteur).
Avant d'importer les images dans le logiciel, on commencera par donner un nom au projet, sinon celui-ci attribuera par défaut le nom de: Mon nouveau projet Vidéo 1. En cliquant sur Fichier-Nouveau-Projet, apparaît la fenêtre ci-dessous:
Dans le champ Nom: remplacer Mon projet par celui de votre choix.
NB: si vous avez omis cette étape vous pourrez renommer votre projet par la fonction Enregistrer sous...
Conseil: l'endroit dans lequel sera enregistré votre projet est prédéfini, il est possible de le changer mais l’expérience m'a appris qu'il est préférable de ne pas le modifier. Le logiciel retrouvera plus facilement le projet à chaque fois que vous le rechargerez.
Sur le logiciel Adobe Premiere Element 12, l'importation des images (vidéo ou fixes) se fait à l'aide du module Ajouter le média puis on choisira l'option en fonction de l'appareil utilisé lors de la prise vue. Pour les appareils utilisant une carte mémoire (le plus courant), il est conseillé de commencer par copier le contenu (les séquences filmées) dans un fichier sur le disque dur de votre ordinateur et surtout de ne pas les déplacer pendant toute la durée du montage, idem pour les photos et la musique. Le logiciel ne pourrait plus les retrouver si tous ces éléments se trouvaient déplacés. Pour importer les séquences, il suffira alors de cliquer sur l'icône jaune Fichiers et dossiers et d'aller les chercher là où elles sont enregistrées.
Capture avec un caméscope DV: Guère utilisée de nos jours cette technologie nécessite une carte d'acquisition spécifique reliée à l'ordi par un câble IEEE 1394.
NB: On désigne par Média, tous les éléments (images ou audio) qui composeront le film.
Avertissement: la version du logiciel que j'utilise pour vous présenter cette démo est à l'heure actuelle quelque peu dépassée, il s'agit de Adobe Premiere Elements version 12 et depuis sa création en 2013 pas moins de 6 versions sont apparues. Mais même si elles diffèrent sur la présentation beaucoup de fonctions restent identiques.
Une fois les images importées, celles-ci seront automatiquement placées dans le module: Ressources du projet, et représentées par une vignette, il suffira alors de les placer par un cliquer-glisser sur la piste Vidéo/Audio 1, le son d'origine intégré à la vidéo sera automatiquement séparé et placé dans la piste Audio. Je me permettrais d'insister, on ne les déplace surtout pas de leur emplacement d'origine. Cette recommandation s’applique aussi pour tous les éléments (son, musiques, images fixes) qui seront importés pour la création du film.
La fonction Couper/supprimer :
Il s'agit là de l'outil le plus intéressant et celui que utiliserez le plus. Dans les séquences que vous souhaitez utiliser pour votre projet, certaines nécessitent d'être raccourcies et/ou amputées à un endroit précis (image parasite, bougé,... ).
Conseil: vérifiez bien que la séquence à couper soit sélectionnée sur la table de montage. Cela se manifeste par un éclaircissement de sa couleur.
Une petite vidéo pour mieux comprendre ?
Les transitions :
Elles permettent de passer d'une séquence à une autre sans effet brusque, elles marquent un changement de lieu, de jour ou de chapitre.
Conseils: n'en abusez pas et n'utilisez que quelques modèles, 4 ou 5 pas plus, comme: les fondus enchaînés, les portes qui s'ouvrent, les balayages, le zoom. Visionnez au moins une fois l'intégralité de votre projet avant de passer à l'étape suivante pour repérer les éventuelles anomalies.
Les titres :
Une fois toutes vos séquences placées sur la piste de la table de montage, vous pourrez agrémenter votre film avec des titres, pour indiquer un lieu par exemple, une traduction lors d'une conversation en langue étrangère, une date ou un générique. Tous les logiciels sont équipés de cet outil. Il existe des quantités de modèles de caractères que l'on peut modifier avec des couleurs, des effets, les développeurs se sont montrés très créatifs dans ce domaine comme dans celui des transitions.
Une vidéo sera plus explicite qu'un long baratin :
Le commentaire :
Bon! ça y est tout est bien calé, on va pouvoir passer à l'étape de l'enregistrement du commentaire. N'hésitez pas à vous exercer à cette fonction car elle ajoutera un incontestable intérêt à votre projet.
Elle vous fait peur ? Je sais, ce n'est pas évident, on hésite à s'y lancer mais essayez quand même, ça en vaut vraiment la peine. Équipez-vous d'un microphone, vous en trouverez à tous les prix. Il n'est pas nécessaire d'en acheter un très perfectionné mais je préconiserais le modèle avec "casque". Après chaque commentaire enregistré, un spectrogramme s'affichera sur la piste dédiée et ne vous inquiétez pas si il y a un long silence avant ou après votre élocution, vous les supprimerez avec la fonction couper/supprimer comme pour la vidéo et on peut le déplacer sur la piste pour l'ajuster. L'enregistrement n'était pas bon? Pas grave, on supprime tout et on recommence. Avant de causer dans le micro, il faut bien sûr écrire le commentaire et veiller à ce que la durée de celui-ci ne dépasse pas celle de la séquence; sinon ça débordera sur la suivante.
En règle générale, un commentaire est censé apporter une information nouvelle à la séquence concernée.
Conseil: Ne décrivez pas la scène vidéo, le spectateur la voit, ça serait redondant. Parlez de façon audible, en articulant bien et dans une tonalité uniforme. Entraînez-vous à lire votre commentaire à haute voix avant l'enregistrement. Attention aux bruits parasites, on évitera d'enregistrer si votre voisin tond sa pelouse, évidement. Positionnez toujours le micro au même endroit, sous la bouche pour éviter les effets de souffle notamment quand on prononce des mots qui comportent un "P".
La musique :
Un film sans musique, c'est comme un ragoût sans sauce ! Avouez que ça serait dommage de ne pas en mettre. Choisissez une musique en adéquation avec le thème du film, on ne mettra pas du blues ou du jazz dans un film de voyage en Inde par exemple. C'est tout un art. Vous pourrez en trouver sur You Tube et les extraire à l'aide d'un convertisseur MP3 . Attention ! Les œuvres musicales sont régies par la protection des droits d'auteurs, ce qui veut dire que si vous introduisez dans votre film des musiques non libres de droits, ne le diffusez pas en public sous peine d'une amende. Cependant il existe des musiques libres de droit dont celles qui sont à disposition dans certains logiciels de montage.
Le mixage du son :
Dernier travail du montage avant la phase d'exportation, le mixage est essentiel pour que le son ne ressemble pas un mélange cacophonique de décibels. Il consistera à atténuer voire supprimer le son de certaines pistes au profit d'une autre. Pas clair? Bon, imaginez que pour une même séquence vous ayez: le son d'origine, un commentaire ou un morceau de musique. Dans tout ça, il va falloir en privilégier un et si il y a un commentaire ce sera celui-ci qui dominera, bien évidemment. Dans le cas où la séquence comporte un morceau de musique et le son d'origine, on atténuera l'un des deux au choix.
Conseils :
Veillez toujours à l'équilibre des niveaux sonores: le commentaire doit être bien audible et ne forcez pas trop sur celui de la musique.
Le son s'avère aussi important que l'image, sinon plus, on est plus tolérant pour une erreur sur l'image que sur le son. Il mérite donc toute vote attention. Ne laissez pas un séquence ou une image fixe sans aucun son (commentaire ou musique) plus de 2 secondes .
Autre conseil très important :
Pensez à procéder à un enregistrement de temps à autre, toutes les 15, 20 mn en cliquant sur l'icône prévu à cet effet. Cela vous évitera de recommencer tout le travail en cas de "plantage" de l'ordi ou autre incident de ce genre. Imaginez, des heures de travail anéanties? De quoi avoir la rage! Cependant, il faut temporiser, les développeurs ont prévu ce genre de problème et des enregistrements automatiques du projet en cours permettent de le sauvegarder dans un fichier dédié. La fréquence de ces enregistrements automatiques est programmée par défaut mais on peut la modifier. Attention, si vous n'avez encore donné aucun nom à votre projet, il le sauvegardera par défaut sous l'appellation: Mon projet vidéo 1 puis Mon projet vidéo 2, et ainsi de suite. Donc je vous conseille vivement de nommer votre projet avant de commencer le montage.
Quelques conseils de construction de votre film :
Un film relatant un voyage, un événement familial, sportif, une aventure ou une fête entre amis devra, dans l'idéal, être construit comme un devoir de français avec une introduction, un développement et une conclusion.
Mais avant toute chose, soyez sélectif sur le choix de vos séquences afin d'éviter des projets trop longs sous peine d'ennuyer vos spectateurs .
L'introduction :
Elle sera composée d'une présentation brève du sujet traité dans le développement. Elle fait apparaître le fil conducteur du film. En général, je la construis en dernier, cela me permet de mieux la cerner.
Le développement :
Il constituera la plus grande partie du film (vous l'aviez deviné) sans être trop longue. On admet une durée de 60 mn à 75 mn, cependant si votre film mérite une durée supérieure, divisez-le en deux parties ou plus. Évitez les séquences trop longues qui risquent d'endormir vos spectateurs (après un bon repas dans un canapé bien confortable… ) sauf si la séquence comporte des scènes d'action qui captera l'attention pendant toute sa durée. A l'inverse, un minimum de 5 s (hors transitions) sera requis pour s'imprégner suffisamment de la scène. On évitera également les scènes ou les images fixes montrant à peu près les mêmes choses.
La conclusion :
Relate vos impressions sur ce que vous avez vécu, votre ressenti général et peut aussi poser une interrogation, sur l'avenir du pays visité par exemple ( "... ce pays s'est engagé dans une profonde modernisation, ce qui interroge sur l'avenir de ces peuples qui seront en marge de cet énorme bouleversement".)
Cette fois ça y est, tout vous semble bien calé dans les moindres détails? Parfait, vous allez maintenant choisir votre mode d'exportation de votre film: sur DVD, disque blue ray, fichier sur disque dur externe ou clé USB, site Web ou encore vers un iPad ou iPhone. Que faut-il choisir ?
- le DVD : technologie un peu dépassée mais conserve toujours certains atouts: pas cher (40 ou 50 cts d'euro l'unité par paquet de 50), on peut en graver autant qu'on veut pour en offrir à vos compagnons de voyage par exemple. Certains sont imprimables sur une face (un peu plus cher) ce qui procure un bel effet. Conservez-le dans un boitier avec une jaquette de votre composition et vous aurez là un beau produit. Inconvénient: le principal est la capacité réduite à 4.7 Go, ce qui peut se révéler trop juste pour un film en Full HD. Nécessite l'utilisation d'un lecteur de salon pour une lecture sur TV.
- le DVD blue ray : même caractéristiques que le DVD simple mais la capacité grimpe à 25 Go en simple couche et à 50 Go en double couche.
- le fichier sur disque dur : le gros avantage de ce mode d'exportation, c'est la capacité qu'il permet, en fonction bien sûr de votre support (clé USB, disque dur externe ou disque dur de l'ordi). La qualité d'image sera aussi au rendez-vous et meilleure qu'avec un DVD. Dans la plupart des logiciels, la pré-configuration, c'est à dire le réglage des paramètres d'enregistrement, est implantée d'office, donc pas le choix. Dans le cas contraire, choisissez le format MP4 et le codec H264, c'est ce qui donne le meilleur résultat et c’est compatible avec presque tous les lecteurs. Le codec? quéssaco? Encore un nom barbare pour désigner le terme de compression/décompression. Il s'agit d'un algorithme ultra complexe qui intervient lors de l'exportation et la lecture de votre film. Sans vous embarrasser la cervelle avec ce truc, retenez que le H264 est le plus performant à l'heure actuelle et donc à privilégier.
- site Web :
Mise en ligne avec une plate-forme genre You Tube ou dailymotion permet le partage de vos vidéos avec un large public.
- ipad et iPhone :
Ben… là, je n'ai aucune expérience dans le domaine, désolé.
Je vous propose ci-dessous une petite vidéo sur l'exportation sur fichier et sur DVD:
Maintenant, à vous de jouer! Pas de stress surtout, vous arriverez à dompter "la bête"!
Pour en savoir plus la vidéo et la photo, je vous conseille de faire un tour sur ce site: gypsevidéo . Très complet, bien fourni et actualisé.
Je citerai également un autre, s'adresse peut-être à un public un peu plus averti dans le domaine de la vidéo mais on peut poser des questions à Michael, le concepteur du blog, il vous répondra sans tarder: apprendrelavidéo .